Au cours des sept siècles qui séparent les grands défrichements médiévaux de la Révolution industrielle, contrairement à une image convenue, les campagnes françaises sont loin d'être restées immobiles. A des rythmes variables selon les époques et les systèmes agraires, les paysages et l'environnement rural changent, sous l'action des hommes et des agents naturels. L'essor de l'industrie, la multiplication des échanges, les mutations de l'agriculture ouvrent l'économie rurale sur des espaces économiques élargis. Les savoirs techniques et scientifiques, les pratiques individuelles effectives, la perception collective des changements instaurent des phases indéniables d'accélération de l'histoire. De l'An Mil au XIXe siècle, en l'absence même de toute révolution, les campagnes ont connu un dynamisme discontinu, inégal et multiforme. C'est aux conditions, aux facteurs et aux conséquences de cette mobilité rurale que l'auteur s'attache. Il met en évidence, bien avant les bouleversements du second XXe siècle, les étonnantes capacités d'adaptation et de progression d'un monde rural qui a su allier identité et flexibilité. Ancien élève de l'Ecole normale supérieure, agrégé d'histoire, Jean-Marc Moriceau est professeur d'histoire moderne à l'université de Caen et président de l'Association d'histoire des sociétés rurales. Il est l'auteur des Fermiers de l'Ile-de-France, XVe-XVIIIe siècle (Paris, Fayard, 1994, rééd. 1998), d'un Guide d'histoire agraire sur la terre et les paysans, XVIIe-XVIIIe siècle (Rennes, PUR , 1999) et de L'Elevage sous l'Ancien Régime, XVIe-XVIIIe siècle (Paris, SEDES /Nathan, 1999). Il assure la direction de la revue Histoire et Sociétés Rurales.