15AV Enquête orale Lip

1 media

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Date

2022-2023

Organisme responsable de l'accès intellectuel

Archives départementales du Doubs

Présentation du contenu

Origine de l'enquête orale

En décembre 2021, les Archives départementales du Doubs ont décidé de s'associer avec les Archives municipales de Besançon pour lancer une grande collecte d'archives orales sur le conflit Lip de 1973. Chacun de ces services voyait ici l'occasion de commémorer 50 ans d'un mouvement social qui a marqué la mémoire locale, mais dont le retentissement et la médiatisation ont fait une lutte emblématique des années post 68. Cet anniversaire était aussi une dernière occasion d'interroger des acteurs vieillissants qui ne seront peut-être dans un futur proche plus là ou plus à même d'apporter un témoignage précis et singulier.
 
Le conflit Lip est un conflit particulièrement bien documenté : livres, films, émissions de radios, sites internet, etc. Les acteurs les plus emblématiques (ex : Claude Neuschwander, Charles Piaget, Monique Piton, Jean Raguénès, Roland Vittot) ont en particulier témoigné à de multiples reprises et sous de multiples formes. Réinterroger ces personnes ne s'avérerait pertinent que si elles étaient abordées via une thématique renouvelée. Mais il aurait fallu pour cela effectuer un long travail de recherche qui relève davantage de l'historien que de l'archiviste.
 
Dès lors, le choix a été fait de réorienter la collecte vers la recherche de témoins inédits ou qui se sont peu exprimés sur le sujet. L'objectif serait de se détourner des acteurs traditionnels pour rechercher d'autres points de vue, d'autres regards, et peut-être éclairer des aspects moins connus de ce conflit : dimension internationale, mobilisation locale et régionale, tendances minoritaires au sein du personnel.

Notes

Cet inventaire est moissonné selon le protocole OAI-PMH par les Archives de France pour le portail francearchives.fr

Date

2022-2023

Présentation du contenu

Table des sigles

ACO : Action catholique ouvrière

ADMR : Aide à domicile en milieu rural

CFTC : Confédération française des travailleurs chrétiens

CFDT : Confédération française démocratique du travail

CGT : Confédération général du travail

CMR : Chrétiens dans le monde rural

CRS : Compagnie républicaine de sécurité

FDSEA : Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles

GOP : Gauche ouvrière et prolétarienne

MAN : Mouvement pour une alternative non-violente

MJC : Maison des jeunes et de la culture

OGM : Organisme génétiquement modifié

PSU : Parti socialiste unifié

SCOP : Société coopérative de production

Cote/Cotes extrêmes

15AV7

Date

2022

Biographie ou Histoire

Françoise Piaget est née le 7 mars 1955 à Besançon. Elle est la fille ainée et la deuxième des six enfants de Charles et Annie Piaget (née Billot). Son père (1928-2023) était mécanicien dans l'entreprise Lip puis dans la SCOP Les Industries de Palente, syndicaliste CFTC puis CFDT, membre de l'Action catholique ouvrière (1957- environ 1975), militant du Parti socialiste unifié (1960-années 1980) et membre du mouvement AC ! (Agir ensemble contre le chômage) depuis 1994. Elle était lycéenne à l'institution Notre-Dame, aujourd'hui institution Notre-Dame-Saint-Jean, au moment du conflit de 1973. Elle sera secrétaire de direction à l'AFPA pendant la plus grande partie de sa carrière. Militante active, elle est syndiquée à SUD FPA (formation professionnelle pour adulte), membre d'ATTAC, co-présidente de l'association Palestine-Amitié. Elle milite au sein de divers collectifs engagés sur des sujets environnementaux et sociaux et est également membre du conseil municipal de la commune de Devecey (Doubs).

Modalités d'entrées

Propos recueillis le 19 décembre 2022.

Présentation du contenu

Fille du leader syndical Charles Piaget

Le second conflit et ses suites (1976-2022).

Cote/Cotes extrêmes

15AV7/3

Présentation du contenu

Françoise Piaget décrit le deuxième conflit comme plus difficile car il n'y avait plus l'euphorie de 1973 (14 s). Elle se souvient que son père travaillait beaucoup et qu'il traversait des moments émotionnellement compliqués (1 min 17 s). Elle évoque ensuite la création des coopératives, notamment de la SCOP « Les industries de Palente », dont son père expliquait que sa pérennité serait compliquée car le personnel était trop nombreux. Il y est resté jusqu'à son départ en préretraite en 1983 (2 min 10 s). Le témoin raconte alors la dépression qu'a connue son père. Ce n'est qu'en 1994 qu'il reprend une activité militante en s'engageant dans le mouvement AC ! (3 min 41 s). Elle considère que le conflit de 1973 a marqué sa vie car si elle avait déjà un début de prise de conscience, s'intéressant aux enjeux contemporains (Vietnam, Chili, Palestine), s'étant fait expliquer la guerre d'Algérie par son père, c'est à partir de là qu'elle va devenir militante. Elle affirme d'ailleurs que dans ses pratiques syndicales à SUD, elle s'est inspirée de son père (5 min 56 s). Elle raconte avoir connu des conflits très durs durant sa carrière, à l'AFPA ou dans l'entreprise Olida (8 min 27 s). Elle est heureuse que l'on commémore les cinquante ans de ce conflit car elle estime important de connaitre l'histoire du monde ouvrier (8 min 56 s). Elle considère que le parcours de militant de son père a impacté son histoire familiale. Elle a d'ailleurs par la suite milité à ses côtés (9 min 47 s). Le témoin juge que ce conflit était exceptionnel en raison de la popularisation, de son ouverture, de l'imagination qu'il y avait, du mode de gestion démocratique de la grève, de la volonté que chacun se sente important et de l'importance donnée au collectif. Elle raconte avoir d'ailleurs essayé de mettre en place des pratiques décisionnelles semblables lors de son passage au conseil municipal. Et elle regrette que les politiques agissent de manière verticale et ne comprennent pas qu'il faut que les citoyens soient partie prenante des décisions (11 min 59 s). Pour finir, elle affirme être heureuse d'être née dans une famille qui lui a transmis cette envie de militer (16 min 46 s).