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Date
Organisme responsable de l'accès intellectuel
Présentation du contenu
En décembre 2021, les Archives départementales du Doubs ont décidé de s'associer avec les Archives municipales de Besançon pour lancer une grande collecte d'archives orales sur le conflit Lip de 1973. Chacun de ces services voyait ici l'occasion de commémorer 50 ans d'un mouvement social qui a marqué la mémoire locale, mais dont le retentissement et la médiatisation ont fait une lutte emblématique des années post 68. Cet anniversaire était aussi une dernière occasion d'interroger des acteurs vieillissants qui ne seront peut-être dans un futur proche plus là ou plus à même d'apporter un témoignage précis et singulier.
Le conflit Lip est un conflit particulièrement bien documenté : livres, films, émissions de radios, sites internet, etc. Les acteurs les plus emblématiques (ex : Claude Neuschwander, Charles Piaget, Monique Piton, Jean Raguénès, Roland Vittot) ont en particulier témoigné à de multiples reprises et sous de multiples formes. Réinterroger ces personnes ne s'avérerait pertinent que si elles étaient abordées via une thématique renouvelée. Mais il aurait fallu pour cela effectuer un long travail de recherche qui relève davantage de l'historien que de l'archiviste.
Dès lors, le choix a été fait de réorienter la collecte vers la recherche de témoins inédits ou qui se sont peu exprimés sur le sujet. L'objectif serait de se détourner des acteurs traditionnels pour rechercher d'autres points de vue, d'autres regards, et peut-être éclairer des aspects moins connus de ce conflit : dimension internationale, mobilisation locale et régionale, tendances minoritaires au sein du personnel.
Notes
Cet inventaire est moissonné selon le protocole OAI-PMH par les Archives de France pour le portail francearchives.fr
Date
Présentation du contenu
ACO : Action catholique ouvrière
ADMR : Aide à domicile en milieu rural
CFTC : Confédération française des travailleurs chrétiens
CFDT : Confédération française démocratique du travail
CGT : Confédération général du travail
CMR : Chrétiens dans le monde rural
CRS : Compagnie républicaine de sécurité
FDSEA : Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles
GOP : Gauche ouvrière et prolétarienne
MAN : Mouvement pour une alternative non-violente
MJC : Maison des jeunes et de la culture
OGM : Organisme génétiquement modifié
PSU : Parti socialiste unifié
SCOP : Société coopérative de production
Cote/Cotes extrêmes
Date
Biographie ou Histoire
Françoise Piaget est née le 7 mars 1955 à Besançon. Elle est la fille ainée et la deuxième des six enfants de Charles et Annie Piaget (née Billot). Son père (1928-2023) était mécanicien dans l'entreprise Lip puis dans la SCOP Les Industries de Palente, syndicaliste CFTC puis CFDT, membre de l'Action catholique ouvrière (1957- environ 1975), militant du Parti socialiste unifié (1960-années 1980) et membre du mouvement AC ! (Agir ensemble contre le chômage) depuis 1994. Elle était lycéenne à l'institution Notre-Dame, aujourd'hui institution Notre-Dame-Saint-Jean, au moment du conflit de 1973. Elle sera secrétaire de direction à l'AFPA pendant la plus grande partie de sa carrière. Militante active, elle est syndiquée à SUD FPA (formation professionnelle pour adulte), membre d'ATTAC, co-présidente de l'association Palestine-Amitié. Elle milite au sein de divers collectifs engagés sur des sujets environnementaux et sociaux et est également membre du conseil municipal de la commune de Devecey (Doubs).
Modalités d'entrées
Propos recueillis le 19 décembre 2022.
Présentation du contenu
Fille du leader syndical Charles Piaget
Cote/Cotes extrêmes
Présentation du contenu
Françoise Piaget est née le 7 mars 1955. Elle est la deuxième des six enfants de Charles et Annie Piaget (27 s). Le témoin raconte l'histoire de sa famille et plus particulièrement celle de son père, Charles Piaget, dont elle explique qu'il a été recueilli par la famille Ubbiali à la mort de son père, et a effectué toute sa carrière dans l'entreprise Lip (1 min 4 s). Elle évoque l'importance de la religion dans sa famille et précise qu'elle et ses frères et sœurs ont été scolarisés dans des écoles catholiques et assistaient à la messe tous les dimanches (1 min 44 s). Ses parents faisaient d'ailleurs partie de l'Action catholique ouvrière. Elle pense que cette appartenance les a beaucoup aidés : son père, dans son militantisme, et sa mère, car c'était un moyen pour elle de réfléchir et de rencontrer d'autres personnes (3 min 22 s). Elle précise que sa mère n'était pas militante mais venait d'un milieu un peu militant, ce qui l'a aidée à accepter les activités de son mari (4 min 26 s). Elle décrit les réunions de l'Action catholique ouvrière comme des cercles de réflexion et d'échange sur la famille ou les sujets de société, que les militants essayaient ensuite de mettre en pratique dans la vie de tous les jours (4 min 53 s). Le témoin explique qu'elle avait, dès son adolescence, conscience du militantisme de son père, à la faveur des récits qu'il en faisait ou en écoutant les réunions, politiques (PSU), ou syndicales, qui se déroulaient dans la salle à manger de ses parents. Elle dit l'avoir admiré et s'être inspirée de ses combats contre les injustices ou les rapports de domination (6 min 59 s). Elle se souvient ainsi que c'est grâce à son père qu'elle remarquait que dans sa classe, des filles n'avaient pas la parole ou n'osaient pas la prendre (8 min 56 s). Elle aborde alors les conséquences du militantisme de son père sur sa famille et explique être la seule qui n'en ait pas souffert alors que les autres membres lui ont reproché ses fréquentes absences. Elle précise toutefois avoir bien eu conscience que son père pouvait militer parce que sa mère était le pilier de la famille, et que le fait de porter le nom de Piaget a parfois eu des conséquences pour elle et ses frères et sœurs dans la vie active (10 min 10 s). L'entretien s'oriente sur l'entreprise Lip, que le témoin percevait comme une entreprise où il y avait des compétences et de l'innovation. Mais son père ne parlait pas trop de son métier et ce n'est qu'en travaillant à l'AFPA qu'elle a compris ce qu'était la mécanique (11 min 30 s). Elle témoigne des combats difficiles qui ont lieu dans l'entreprise Lip avant 1973, se rappelle avoir vu sa mère inquiète à l'idée que son mari soit licencié. Elle explique que, du fait du militantisme de son père, la famille était au courant et partie prenante des combats de son père, que soit chez Lip, ou en soutien d'autres conflits, comme dans l'entreprise Bourgeois ou aux Salins de Brégille (13 min 07 s).
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